Après avoir été sacrée « Las Vegas asiatique », la ville de Macau a connu des années de désertion. Aujourd’hui l’espoir d’une nouvelle fréquentation est permis et affirmé par le magnat Lui Che-woo. Mais avec une nouvelle formule.
Le jackpot, ou presque. Si l’on ne crie pas encore victoire à Macao, en tous les cas Lui Che-woo le milliardaire et magnat du casino se permet d’en rêver. Il faut dire que celle qui était surnommée le « Las Vegas asiatique » a essuyé la vague de campagne anti-corruption lancée en 2014 par le président chinois Xi Jinping, qui priait alors le territoire de se diversifier. S’en était suivi des années d’absence de la part de riches clients qui renflouaient jadis les tables de baccara de l’ancienne colonie portugaise.
Mais au mois d’août dernier, miracle, pour la première fois en 26 mois, une augmentation, certes modeste (+1,1%), des revenus du jeu a été relevée. Et pour Lui Che-woo ce chiffre est très encourageant. Selon le fondateur de Galaxy – groupe hôtelier et de casino, l’ancien comptoir – repassé en 1999 sous tutelle chinoise – pourrait désormais connaître une croissance tout à fait stable. Par ailleurs, il est à noter que ce territoire semi-autonome est la seule région chinoise où les jeux d’argent sont autorisés. À 87 ans, le magnat de l’hôtellerie et du jeu mise, entraînant avec lui tous les casinotiers de la région, sur un tourisme de masse attiré par des complexes aux activités diversifiées. C’est en tous les cas la politique qu’il compte donner à la ville, comme il le confiait à l’AFP.
DIVERSIFICATION OBLIGATOIRE
« Nous allons vers les clients du marché de masse, nous en sommes absolument persuadés », a déclaré Lui Che-woo à l’AFP. Né en 1929, Lui Che-woo, aurait gagné en 2014, plus de 21 milliards de dollars, faisant ainsi de lui le deuxième homme le plus riche de Hong Kong. Aujourd’hui, il pèserait 8,2 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros), selon Bloomberg Billionaires. Il est le président fondateur du groupe Galaxy, une firme spécialisée dans l’hôtellerie et les établissements de jeux. Rien qu’à Macau, le groupe exploite le StarWorld, le CityClub, le Waldo, le President, le Rio, le Broadway. Et le tout dernier, le Galaxy « phase 2 » qui a ouvert ses portes l’année dernière sur le Cotai Strip. Avec son parc aquatique sur le toit, cet hôtel casino figure complètement de la politique de redressement de la ville. Et la dynamique a pris !
En effet, les établissements semblent pousser comme des champignons avec la naissance du Studio City de Melco Crown, du Wynn Palace et du Parisian de Las Vegas Sands. Au programme, des hôtels, des tables de jeux mais aussi des restaurants, des spectacles et toutes attractions susceptibles de réjouir des familles entières. Car le géant du casino n’espère pas un retour à la grande époque où Macau attirait les VIP. Non, aujourd’hui, Lui Che-woo en est conscient « les clients issus des classes moyennes sont en augmentation constante malgré le ralentissement économique chinois ». « Je n’ai pas le courage suffisant pour dire que ce marché peut dépasser le marché VIP, mais je peux dire qu’on est optimistes », a-t-il modéré. M. Lui pense déjà à l’ouverture d’un Galaxy « phase 3 » qui sera doté d’un parc dédié à la haute technologie.
Aujourd’hui, Lui Che-woo ne pense qu’à s’amuser. Il faut dire que celui qui est aussi un philanthrope a connu une enfance difficile traumatisée par l’arrivée de l’armée impériale japonaise dans ce qui était alors une colonie britannique en 1941. « Au passage des soldats japonais, il fallait arrêter de bouger et faire une courbette, ou alors ils nous battaient », avait-il raconté. Lui Che-woo semble avoir bien mérité son Disney Land asiatique.