C’est la question que s’est posée très sérieusement la sociologue Audrey Valin. Dans son ouvrage paru ce mois-ci, elle nous propose d’analyser la dynamique du hasard dans notre société contemporaine, afin de mieux comprendre nos agissements et la façon dont nous organisons le monde qui nous entoure.
Qu’est-ce qui nous pousse à jouer ? Voilà une question très sérieuse qui intéresse les historiens mais aussi les sociologues. Audrey Valin, Docteur en Sociologie vient de sortir un ouvrage sur le sujet. Intitulé « Les jeux de hasard et d’argent, étude sociologique autour de pratiques ludiques : Française des Jeux, casinos, Pari Mutuel Urbain », l’ouvrage a été publié aux éditions Presse Universitaire Françaises. Le postulat de départ de l’auteure est simple : adeptes du loto, habitués des machines à sous ou fans de paris hippiques, qu’est-ce-qui fait courir les joueurs au bar du coin, au casino ou à l’hippodrome ?
La réponse, elle, est plus complexe. Dans cette étude on comprend que l’appât du gain n’est pas le moteur premier des joueurs. Et non ! En fait, on aimerait le rituel social de regroupement et la curiosité aussi qui casse la routine du quotidien. Audrey Valin relève que les douze milliards d’euros bien pesés de recettes de la FDJ concernent plus de vingt-sept millions de français et vont toujours en augmentant, que les machines à sous représentent 91 % des gains des casinos ou encore que les moins de trente ans sont aujourd’hui gagnés par le virus du PMU, on apprend surtout comment le hasard peut ainsi motiver les foules.
MENTION TRÈS HONORABLE
Ce sujet, Audrey Valin l’avait déjà abordé en 2013 lors de sa thèse universitaire. Intitulée « Le hasard en sociologie : autour des pratiques quotidiennes des jeux d’aléa », elle lui aura permis de décrocher son doctorat en sociologie. Elle aborde le sujet de manière transversale et pluridisciplinaire en mêlant philosophie, mathématiques, physiques, biologie, économie, anthropologie et sociologie. L’universitaire a orienté son travail entre théorie et expérimentation sur le terrain en menant des investigations dans les trois secteurs historiques des jeux en France : la « Française des Jeux », les casinos et le « Pari Mutuel Urbain ».
Pour cette thèse, la jeune femme a reçu une mention « très honorable » et les félicitations du jury à l’unanimité auprès de l’Université de Franche-Comté à Besançon. Elle a monté en 2014 à Tours son cabinet d’études ACTES – Analyse, Création et Technique pour l’Expertise Sociale – au sein duquel elle propose des services de consulting, d’investigations et d’analyse ou encore de formation à l’attention des entreprises privées comme publiques.