Depuis que les jeux d’argent existent, les autorités publiques ont toujours cherché à contrôler cette activité qui fut longtemps considérée comme asociale ou immorale, mais qui a toujours connu un très fort engouement populaire. Jadis réservés aux classes sociales les plus favorisées, les jeux de hasard ne se sont vraiment démocratisés dans notre pays qu’au cours du 20e siècle.
Au début de son histoire, on constate que le jeu, considéré comme un vice, était très encadré et même parfois interdit. Seuls les nobles et les souverains pouvaient se permettre de transgresser ces lois, comme en atteste quelques faits de l’Histoire de France. Sous le règne de Philippe Auguste (XIIème siècle), seuls les nobles sont autorisés à jouer aux jeux de hasard avec limitation des mises. Sous Saint-Louis, le Trictrac (ancêtre du backgammon), les dés et même la fabrication de ces derniers sont interdits.
Plus tard, sous Charles IV et Charles V, tous les jeux, même les quilles et les billes sont interdits. En 1485, Charles VIII interdit les jeux de dés en prison, mais autorise certains jeux aux prisonniers membres de la noblesse emprisonnés pour des fautes légères. En 1532, une mesure particulière est prise à l’égard des agents du Trésor pour les dissuader de jouer : ils risquent la révocation, le fouet et la confiscation de leurs biens, le bannissement, et ceux qui joueraient avec eux seraient punis d’une amende. Il faudra attendre l’Édit du 21 mai 1539, sous François Ier, qui introduit la première loterie officielle française qui est suivie de bien d’autres. Celui-ci précise aussi que l’organisateur de loterie doit verser 2000 livres par an au Trésor.
C’est Henri III qui crée par la suite le premier impôt sur les cartes à jouer, en invoquant officiellement des raisons d’ordre moral, mais bien conscient de la manne financière que cela pouvait représenter. Son successeur le célèbre Henri IV était connu pour être un joueur invétéré, et les jeux étaient omniprésents à la cour pendant son règne.
En réaction, lorsque Louis XIII arrive au pouvoir, il interdit toute forme de jeu. Par la suite, les différents monarques qui se sont uccédés ont tout fait pour tenter d’enrayer l’explosion des jeux, sans véritable succès.
Même après la Révolution Française, la croisade contre le jeu perdure, et il faut attendre le Code Civil en 1803 pour voir apparaître une véritable réglementation qui pose le futur cadre législatif des jeux de hasard et d’argent. Le décret du 24 juin 1806 interdit les maisons de jeux clandestines : c’est l’origine de l’apparition et de l’essor des casinos en France. La loi du 15 juin 1907 les autorise dans les villes ‘eaux et les stations climatiques. Ils sont au départ réservés à l’élite. Depuis 1920, pour préserver les ouvriers parisiens, aucun casino ne peut s’établir à moins de 100 kms de Paris. A l’époque cette mesure est prise de façon à restreindre l’accès des casinos aux couches populaires.
Ce n’est qu’avec loi de 1959 que les casinos sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui France : des espaces de jeux ouverts à tous, mais aussi souvent de restauration et d’animation pour les villes qui les accueillent.
L’histoire du développement des jeux d’argent en France est une évolution complexe marquée par des périodes d’interdiction stricte et de contrôle, ainsi que par des moments de libéralisation et de démocratisation. Depuis les premières manifestations de jeux de hasard jusqu’aux casinos modernes, cette activité a parcouru un long chemin, reflétant les changements sociaux et culturels au fil des siècles.
Autrefois réservés aux classes nobles et souveraines, les jeux de hasard étaient sévèrement réglementés, voire interdits, pour la plupart des citoyens. Cependant, malgré ces restrictions, ils ont toujours suscité un fort engouement populaire. Les souverains, conscients du potentiel financier des jeux, ont parfois introduit des taxes et des réglementations pour en tirer profit.
Au cours de l’histoire, les attitudes envers les jeux d’argent ont oscillé entre tolérance et répression. Les premières loteries officielles françaises ont été introduites sous François Ier, jetant ainsi les bases de la réglementation future. L’impôt sur les cartes à jouer instauré par Henri III et l’interdiction totale de Louis XIII en sont des exemples.
La véritable réglementation des jeux de hasard et d’argent en France a été établie avec le Code Civil de 1803, suivi par le décret de 1806 qui a donné naissance aux premiers casinos officiels. Initialement réservés à l’élite, les casinos ont évolué pour devenir des espaces de divertissement ouverts à tous, marquant ainsi une étape importante dans la démocratisation des jeux d’argent en France.
Finalement, avec la loi de 1959, les casinos tels que nous les connaissons aujourd’hui ont émergé, offrant une variété de jeux, de restauration et de divertissements pour les villes qui les accueillent. L’histoire des jeux d’argent en France est une histoire de lutte entre la moralité, le contrôle et la demande populaire, et elle reflète l’évolution de la société française au fil des siècles. Aujourd’hui, les jeux d’argent font partie intégrante de la culture et de l’économie françaises, tout en restant réglementés pour garantir un environnement équitable et sûr pour tous les joueurs.