L’Observatoire des Jeux. Mais d’où vient cette entité ? Quand a-t-elle été créée et comment fonctionne-t-elle ?
Sur le site du Gouvernement on peut lire que la mission de l’Observatoire Des Jeux est de « de fournir aux décideurs et aux professionnels du secteur, ainsi qu’au public, des informations factuelles, objectives, fiables et comparables sur le phénomène des jeux de hasard et d’argent nécessaires à l’élaboration des politiques publiques et à l’organisation des services déployés pour réguler le domaine. » Mais que se cache-t-il derrière cet acronyme, ODJ ?
Créée par décret du 9 mars 2011, cet organisme étatique est composé de dix membres dont six personnalités qualifiées, désignés pour une durée de cinq ans, renouvelable une fois. Il est l’un des éléments du Collège Consultatif des jeux mis en place par la loi du 12 mai 2010. Celle-ci était relative à « l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne. » Pour faire plus simple, l’ODJ a été mis en place pour aider à réaliser les objectifs de la politique étatique en terme de jeux d’argent et de hasard qui sont des « enjeux d’ordre public, de sécurité publique, de protection de la santé et des mineurs ». Sont donc concernés par l’ODJ, les jeux de « hasard pur » comme la loterie (tirage, grattage), les jeux de casinos (roulette…), les machines à sous. Mais aussi les jeux de hasard dits « raisonnés » que sont les paris hippiques ou sportifs et les jeux se pratiquant avec des cartes comme le poker ou avec des dés comme c’est le cas au Backgammon.
EN PRATIQUE
Mais quelle est sa mission ? On la comprend très bien dans la recommandation du sénateur François Trucy. Son rapport d’information de 2006, proposé au nom de la commission des Finances, avançait la nécessité de « mettre en place un Observatoire Des Jeux doté d’outils statistiques appropriés et ayant pour mission d’étudier tous les problèmes du jeu (évolutions des pratiques, de la consommation, de la dépendance…), sous tous leurs aspects (économiques, sociaux, juridiques) ». Et en effet, l’ODJ réuni des spécialistes qui collectent des données et mènent des travaux. Ceux-ci permettent d’orienter et de mettre en oeuvre les politiques publiques sur les jeux d’argent et de hasard. Il s’agit ni plus ni moins que d’encadrer et protéger les joueurs et les institutions de jeux. L’ODJ s’est installé à Bercy en 2011 et dispose depuis 2012 d’un budget de 100 000 euros.
L’Observatoire n’est pas seul dans ses travaux et dispose de partenariats avec des entités comme l’ Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies, l’Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé ou encore l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (ARJEL). Ses autres partenaires sont le Centre de référence sur le jeu excessif, ou la Direction Générale de la Santé pour l’échelon national.
À l’international, l’ODJ travaille également avec les institutions du Québec. Les six personnalités qualifiées actuellement ont été nommées par Arrêté du 16 novembre 2016. Il s’agit d’un économiste de la santé, des drogues et des addictions, d’une psychologue clinicienne, du fondateur de l’Observatoire Français des Drogues et Toxicomanies (OFDT), de la directrice honoraire de l’INSERM, de la présidente de la Commission consultative des jeux et paris sous droits exclusifs (FDJ et PMU) et du directeur de recherches au Collège de France spécialiste du phénomène de l’addiction.