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La Française des Jeux lance une grande campagne de prévention

Le 15 juin dernier, elle a remis une étude de 30 pages sur les comportements et les ignorances des Français, joueurs ou détaillants. « Nous sommes dans un environnement en pleine mutation ». Voici la déclaration de Brigitte Roth, responsable de la section « jeu responsable », lors de la grande journée de prévention de la FDJ centrée sur le jeu des mineurs.

C’était le 15 juin dernier à Paris, pour la première fois. L’impulsion est née d’un constat chiffré : en 2014, la FDJ interroge 665 jeunes représentatifs de leur tranche d’âge. 33% déclarent avoir joué à un jeu d’argent ou de hasard au cours de l’année et sur cette population de joueurs, 11% ont un rapport jugé « problématique » au jeu. Seulement, en France, 66% pensent encore qu’un mineur accompagné d’un adulte peut acheter un jeu d’argent. « En 1999, on demandait aux buralistes de ne pas vendre à des mineurs non-accompagnés. On a peut-être trop bossé ce point, les gens l’ont encore en tête. Même nos détaillants nous disent : « Mais il était accompagné ! » » raconte Raymond Bovero, directeur du jeu responsable. Pour les Français, la législation actuelle a été mise en place pour protéger les mineurs – c’est ce que pensent 58% des sondés – mais aussi pour protéger les mineurs comme leurs parents – de l’avis de 34%. Quoiqu’il en soit, l’enquête a révélé que dans l’esprit des Français, les jeux d’argent n’engendreraient pas de troubles à la santé mentale… ils placent ce phénomène à la quatrième position des méfaits – derrière l’endettement pour 4%, la tentation de mensonge ou de dissimulation pour 53% d’entre eux ou e vol pour 51%. Selon le pédopsychiatre et Président de la Fédération Nationale de l’École des Parents et des Éducateurs, la raison de cet ordre des menaces est clair : le jeu d’argent se pratique en famille. L’expert a travaillé avec la FDJ sur ces questions et il conclut : « L’alcool, le tabac, le haschich, enfin la plupart des conduites à potentiel addictif, sont expérimentées hors du milieu familial, par les adolescents eux mêmes. Le jeu, ça se fait en compagnie des parents, on achète un ticket une fois par semaine, on le gratte en famille… La vraie question, c’est : cette pratique familiale peut-elle inciter au jeu addictif ou est-ce une pratique éducative potentiellement protectrice des excès ultérieurs ? » Quand 35 % des joueurs français admettent avoir découvert les jeux de hasard avant leurs 18 ans…

UNE CAMPAGNE D’ENVERGURE.

Du coup, de cette journée de prévention du 15 juin est ressorti un arsenal d’objets de dissuasion. Côté commerçants, 8 000 ont reçu une formation particulière sur le sujet. Donnée par un commercial, cette formation de 20 minutes n’a qu’un but : dissuader les buralistes de vendre des jeux ’argent à des mineurs, accompagnés ou as ! Si ils n’ont rien à y gagner, les buralistes malveillants pourront en revanche y perdre ! En effet, les revendeurs de jeux FDJ, touchent une commission de 5,2% sur les ventes. Or si ils s’avisaient désormais à vendre à un mineur ils pourraient perdre jusqu’à 0,2% de ladite commission.

En ’autre terme, plusieurs milliers d’euros de perte. « Le curseur, c’est la responsabilité sociale. […] Il y a moyen de se développer de façon saine, durable, récréative. On perd un peu d’argent, mais on s’en fiche, on ne veut pas de ce jeu-là », a déclaré Raymond Bovero. Du coup la FDJ a dépensé plusieurs milliers d’euros qui sont passés notamment dans la création d’outils de communication à placer sur les lieux de vente : tee-shirt, pancartes, drapeaux. Un slogan se détache : « Je ne laisse pas les mineurs jouer, c’est réglo ».

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