Les Casinos face à la crise : rien ne va plus !

Il est souvent dit et écrit que les périodes de crise économique sont bénéfiques pour les activités relevant des jeux de hasard. Aucun chiffre ne le démontre réellement et la crise qui frappe de plein fouet le petit monde des Casinos tendrait même à prouver le contraire.

Les premiers signaux d’alerte ont été lancés voici déjà trois ans lorsque les quelques deux cents établissements français, indépendants ou appartenant à l’un des deux grands groupes, ont confronté leurs résultats.

Le constat a été sans appel. A quelques exceptions près, tous enregistraient des baisses assez sensibles de leurs résultats. Ces derniers chiffres ne faisaient que confirmer une tendance sensible depuis 2006. A cette date, le chiffre d’affaire de la profession était de 2,8 milliards d’euros (période 2006/2007). L’année suivante il n’était plus que de 2,5 milliards et durant la période 2008/2009 de 2,3 milliards.

Pour contrer cette lente dégradation, la profession a décidé de se mobiliser. De gros investissements ont été réalisés et d’intenses campagnes de promotion ont été lancées. Ces efforts n’ont pas été vains puisque durant les exercices suivants, la baisse a été stoppée et certains établissements qui étaient parvenus à diversifier leurs activités (restauration, spectacles…) ont connu une réelle embellie.

Elle fut de courte durée puisque dès 2011 les contre-performances ont été le lot de la profession. Pour la première fois, des Casinos mal en point ont été contraints de recourir à des procédures de redressement judiciaire pour éviter la faillite. D’autres ont accepté des offres d’achat des grands groupes de ce secteur.

Des cartes de poker

Les raisons de ces difficultés sont connues. La plus ancienne est venue de l’obligation faite aux joueurs de décliner leur identité à chacune de leurs visites. Mesure qui a été perçue comme une forme de « flicage ». Est venue ensuite l’interdiction de fumer dans tous les lieux publics. Jouer et fumer vont généralement bien ensemble et sans cigarette, l’attrait du jeu ne semble plus le même. Jamais deux sans trois ! Est arrivé un handicap encore plus important : l’engouement très rapide pour tous les jeux en ligne.  Pour jouer derrière son écran, pas besoin de mettre une cravate, de présenter sa carte d’identité et d’éteindre sa cigarette pour connaître le frisson du hasard.

Les Casinos cherchent depuis à s’adapter à ces contraintes. Des salles pour fumeurs ont été créées, l’accueil est partout soigné et des postes pour jouer en ligne côtoient désormais les tables de blackjack et autres machines à sous.

Ces initiatives ont permis de ralentir la baisse de clientèle enregistrée au cours de ces dernières années, mais pas de l’inverser. Désormais, les patrons de Casinos se tournent vers l’Etat pour bénéficier de mesures d’ordre fiscales et administratives pour surmonter la crise structurelle qui les frappent. Une demande d’entretien auprès du Premier Ministre  a été faite en début d’année. La délégation compte bien l’interroger sur les possibilités à bénéficier d’un régime fiscal comparable à celui de la Française des Jeux. Le Premier Ministre sera également sollicité pour autoriser de nouveaux jeux et de nouveaux horaires. Il semble que cette dernière mesure pour être appliquée doive obtenir un accord conjoint du Ministre du Budget et de l’Intérieur. Ce qui n’est pas gagné !

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